La Patasola
La Patasola, ou « la femme a un pied » ( Pata (jambe) sola (seule)), serait un personnage imaginaire, une des légendes du folklore colombien liée aux monstres féminins.
Malgré les récits légendaires qui tournent autour du personnage, on raconte que la plupart des gens dans les campagnes de Colombie l’ont vu. On dit que sa vraie nature est celle d’une sorte de vampire féroce avec un grand appétit pour la chair et le sang humain, capable d’attaquer et de dévorer ses proies et de sucer le sang de ses victimes.
Son apparence est terrifiante: cheveux enchevêtrés, grands yeux de fauve, grande bouche, énormes crocs. Selon la légende, c’est l’âme d’une femme infidèle qui a déshonoré ses enfants et n’a jamais su véritablement comment valoriser les qualités de son mari.
En Colombie, on dit que la légende de la Patasola vient d’une trahison amoureuse. L’histoire raconte qu’une femme extrêmement belle et séduisante, mariée à un paysan employé comme garçon de ferme, était courtisée par le propriétaire des lieux. Pendant que le paysan passait son temps à travailler dur dans les champs et s’absentait souvent pour aller vendre les récoltes de son patron, ce dernier en profitait pour aller flirter avec la belle paysanne qui n’était pas indifférente à ses compliments et à ses cadeaux.
Le couple avait 3 enfants, les voisins qui avaient remarqué le manège entre le propriétaire et l’épouse un jour ont tout raconté au mari.
Le lendemain, le paysan qui ne change rien à ses habitudes, dit à sa femme qu’il sortait pour vendre la récolte au village. Mais au lieu de ça, il se cacha près de la maison et attendit patiemment pour voir ce qu’il se tramait. Ainsi, il vit le propriétaire entrer chez lui, accueilli par de grands sourires par la belle fermière. Après avoir attendu quelques instants, le paysan trompé entra soudainement dans la maison et trouva les amants enlacés dans lit conjugal. Rempli de rage, le paysan dégaina sa machette et dans sa fureur, se jeta sur son patron et lui trancha la tête d’un seul coup. Sa femme, entre surprise et horreur, voulait fuir mais le mari enragé, d’un coup de machette violent, lui coupa une jambe puis la tua.
L’histoire raconte que le propriétaire et la femme du paysan sont morts presque au même moment. Le mari, sans y réfléchir à deux fois, mit le feu à la ferme. Plus tard, il fut arrêté et conduit devant le tribunal et compte tenu des circonstances, il fut condamné à 2 ans de prison. Une fois sa peine purgée il sortit de prison et le jour même, il quitta la région en emmenant ses enfants avec lui.
Le soir du départ des enfants et du son mari, l’âme de Patasola sautant difficilement sur une jambe se rendit à la ferme. Une fois sur place, observant le désastre des fruits de sa tromperie, dans un mélange de regret et de fureur, elle se transforma d’une belle femme en un monstre horrible et diabolique envoyant des cris terrifiants.
On raconte dans les campagnes en Colombie qu’au premier abord Patasola apparaît toujours sous les trait d’une belle femme, afin d’attirer les hommes et les faire tomber amoureux. Puis, elle les emmène dans les ténèbres de la forêt et là elle se transforme en une horrible femme aux yeux de feu, avec une bouche démesurée et des dents félines. Elle se jette alors sur sa victime et suce le sang et broie les os avec ses crocs.
A la tombée de la nuit, elle disparaît avec sa proie. La Patasola, c’est l’âme dans la souffrance d’une femme qui a déshonoré sa famille.
Depuis les gens, toujours dans les campagnes de Colombie, affirment avoir vu l’âme de la belle fermière sauter sur une jambe, dans les vallées, par les montagnes, par les sentiers et les routes, crachant du sang et poussant des cris pitoyables. Il semblerait effectivement que la Patasola soit une grande voyageuse. On l’aurait signalée tantôt dans le département de Tolima, tantôt dans celui d’Antioquia. Peut-être passe-t-elle rapidement de l’un à l’autre, effectuant des bonds prodigieux malgré son unique jambe? Il est vrai que la Patasola est capable de se déplacer rapidement et silencieusement, puisque bien peu de ses proies lui échappent.
Que la légende soit fondée ou non, les épouses colombiennes recommandent à leur mari de ne jamais répondre aux appels des jeunes filles, surtout si elle est cachée dans les buissons, on n’est jamais trop prudent…